Abidjan, le 9 juillet 2024 – Dans le cadre du projet Terra Africa conduit par l’Association Initiative pour le Développement Communautaire et la Conservation de la Forêt (IDEF), en partenariat avec CFI Medias France, le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) a participé à un atelier-débat à l’hôtel La Rose Blanche, sur la thématique « Genre et changements climatiques : adaptation et résilience des communautés et des femmes ». Cet événement visait à encourager une couverture médiatique plus éclairée sur les enjeux du genre face aux perturbations environnementales.
Des représentants de la société civile, la communauté scientifique, le secteur privé, les pouvoirs publics et les journalistes se sont réunis pour discuter des effets dévastateurs de la déforestation, du changement climatique et de la perte de la biodiversité sur les communautés locales, les jeunes et sur les femmes en particulier. Ces dernières, pourtant responsables de 60 à 80 % de la sécurité alimentaire dans de nombreux pays en développement, sont particulièrement vulnérables à ces fléaux.
En Côte d’Ivoire, l’accès inégalitaire des femmes à la terre au profit des hommes, fragilise leur principale source de revenus. A cela s’ajoutent la sécheresse, les inondations et les dégradations des sols, qui exacerbent les déplacements forcés, réduisent la production alimentaire et accentuent ainsi la pauvreté. Selon l’Agence Française de Développement, 75 % des femmes rurales vivent sous le seuil de pauvreté. L’agence foncière rurale quant à elle, a recensé seulement 12 % d’ivoiriennes propriétaires de terres en 2021. La réalité, est que les hommes et les femmes ne subissent pas les effets du changement climatique de la même façon. La diminution des points d’accès à l’eau, par exemple, contraint les femmes à parcourir de longues distances pour approvisionner leurs familles.
Dans la filière Palmier à Huile, l’une des 26 filières collaborant avec le FIRCA, les femmes et les jeunes filles représentent environ 30 % de la chaîne de valeurs. Souvent exposées à la toxicité de la soude caustique, elles sont majoritairement impliquées dans la production artisanale de savon « kabakrou », selon Mme Danielle Aka, Cheffe de Cellule Genre au FIRCA.
Cette institution de financement des services agricoles, qui est la première entité nationale accréditée au Fonds pour l’Adaptation au changement climatique (l’accréditation au Fonds Vert Climat est en cours), adopte et met en œuvre des solutions pratiques en vue de faire face à ces nombreux défis.
C’est le cas à Bouaké, où le FIRCA a formé des femmes à la production de champignons pleurotes pour contourner les problèmes d’accès à la terre. Cela se vérifie aussi avec le « Projet de renforcement de la résilience des petits exploitants agricoles face aux effets du changement climatique par l’adoption de technologies et de pratiques innovantes éprouvées » (PRECCINOV), qui porte à échelle deux (2) innovations technologiques éprouvées dont l’une est « la Pluie solide ». Il s’agit d’un rétenteur d’eau capable d’absorber l’eau d’arrosage et de la mettre à la disposition du système racinaire des plantes, de façon contrôlée, même en dehors des saisons pluvieuses, ce qui facilite l’accès à l’eau et permet d’améliorer la productivité.
Quant au projet Manioc et Maraîcher (PRO2M), il optimise également les Activités Génératrices de Revenus (AGR), à travers le renforcement des compétences des producteurs et productrices, la formalisation en coopératives et la maitrise des outils de gestion.
Des initiatives de sensibilisation et de plaidoyer sont également en cours pour combattre les stéréotypes touchant les femmes rurales. A cet effet, depuis 2017, le FIRCA a instauré la Plateforme Genre Agricole (PGA) pour répondre aux besoins spécifiques des hommes, des femmes et des jeunes dans l’agriculture.
Cet atelier-débat a non seulement favorisé les collaborations multi-acteurs à l’échelle nationale, mais a en outre outillé les journalistes présents à aborder les défis climatiques de manière transversale et produire des contenus incitant à l’engagement citoyen.
Aholou Emmanuele, Chargée de Communication au FIRCA, y a participé, pour le compte du Service Communication de cette institution, appelée « la maison des filières agricoles ». Selon elle, l’initiative, très appréciées par les participants, est à encourager et même reproduire dans les divers secteurs d’activités économiques, pour faciliter la compréhension des journalistes et autres communicants sur les thématiques et enjeux sensibles. Cela, afin de favoriser une couverture multimédia citoyenne et éclairée.