« Accroissement des exportations et compétitivité de la mangue fraîche et transformée de Côte d’Ivoire », c’est le thème du 1er symposium sur la mangue qui s’est ouvert le jeudi 6 avril 2017 à l’hôtel Olympe de Korhogo.
Ce symposium organisé par le projet TRADE HUB de l’Agence Américaine de Développement (USAID) en partenariat avec le FIRCA et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, vise à valoriser les produits de la mangue de Côte d’Ivoire et favoriser des partenariats commerciaux entre les acheteurs venus des USA, de l’UE, d’Afrique du Sud et de la sous-région.
En effet, la Côte d’Ivoire produit chaque année, plus de 150 000 tonnes de mangues fraiches et exporte environ 10% de cette production sur le marché européen. Le reste de la production oscillant à environ 35% est déversé sur le marché local. Fruit périssable et exposé aux aléas de la nature, (mouche de fruit, bactériose, etc) la commercialisation de la mangue fraiche non exportée constitue un défi majeur pour le producteur.
Au regard des ravages des mouches de fruits dans les vergers et pour juguler les difficultés de conservation et de commercialisation de la mangue fraiche le FIRCA via le PPAAO/WAAPP financé par la Banque Mondiale, a appuyé en 2014, trois sociétés coopératives de producteurs (Ferkessédougou, Boundiali et Korhogo) à obtenir chacune une unité de séchage semi-industriel de la mangue. Cette action s’est étendue en 2016 avec l’installation de 3 autres unités de séchage dans les villes de Tengrela, Sinématiali, et Odienné.
Depuis le démarrage des activités de ces unités de séchage de mangue, plusieurs promoteurs privés ont entrepris eux aussi de transformer la mangue. Ainsi, des unités de séchage de mangue se sont installées dans les villes de Ouangolodougou, Korhogo et Odienné.
Présidé par Monsieur Mamadou Sangafowa COULIBALY, Ministre de l’agriculture et du Développement Rural et en présence de l’Ambassadeur des Etats Unis en Côte d’Ivoire, ce symposium qui s’est achevée le vendredi 7 avril 2017 par des visites de plantations et d’unités de conditionnement et transformation de la mangue, a réunit environ 200 personnes.
Venus du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso, du Nigéria, de l’Afrique du Sud, des USA, de la Belgique, de l’Italie, et de la Côte d’Ivoire, ces acteurs de la Filière Mangue ont, à travers des panels et des rencontres B to B, partagé leurs connaissances et expériences du marché mondial, pour la commercialisation de ce fruit, qui est menacé par les maladies et ravageurs (mouche de fruit, bactériose).
Lors de la cérémonie d’ouverture de ce premier symposium sur la mangue, le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural a affirmé « Cette rencontre s’inscrit parfaitement dans la vision de notre pays pour le secteur agricole. Les défis de la diversification du marché de nos produits agricoles et de la transformation constituent l’épine dorsale de la deuxième phase de Programme national d’investissement agricole (PNIA), deuxième génération ». Pour le Ministre, SANGAFOWA COULIBALY, une mutualisation des efforts des pays producteurs de mangues de l’Afrique de l’Ouest, une diversification des partenaires commerciaux et une accélération des capacités de transformation de la mangue sont les défis à relever pour une croissance durable de cette filière.
Cette dynamique doit permettre aux producteurs de mangues de se conformer aux normes internationales et d’utiliser de meilleures techniques et pratiques dans la gestion des vergers, a estimé le Chargé d’Affaires de l’ambassade américaine en Côte d’Ivoire, Andrew Haviland, au nom du gouvernement américain. Il a souhaité un renforcement des échanges commerciaux en la matière entre l’Afrique de l’Ouest et son pays.
Fruit périssable, il est important d’organiser des rencontres de ce genre autour de la mangue pour permettre l’augmentation du rendement à l’hectare a déclaré Monsieur Nembelessini Silué Victor, producteur de mangue. Selon lui, la maitrise de l’eau à travers l’irrigation des plantations contribuera énormément à améliorer le rendement des producteurs.
Au terme de ce symposium, il est envisagé la conquête du marché américain. A cet effet, des rencontres B to B ont permis de nouer des contacts d’affaire avec les exportateurs venus des Etats Unis et d’autres pays.
Rappelons que la mangue est le troisième fruit exporté par la Côte d’Ivoire, après l’ananas et la banane. Notre pays est le 3ème fournisseur mondial de mangue fraîche sur le marché Européen, après le Brésil et le Pérou.