Du 06 au 10 mai 2024, une mission conjointe du FIRCA, de INTERCOTON, du Ministère d’État, Ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions Vivrières (MEMINADERPV) et de la Fédération des Producteurs de Coton de Côte d’Ivoire a parcouru le grand nord ivoirien. Il s’agissait de restituer aux producteurs les activités et les résultats de l’assistance technique réalisées par les sociétés cotonnières dédiés à cette tâche, au titre de la campagne 2023-2024.
Pour mieux organiser la production, le bassin cotonnier ivoirien a été divisé en zones exclusives d’encadrement, depuis la campagne 2017-2018. Et cinq (05) sociétés cotonnières y mènent les activités de conseil agricole auprès des cotonculteurs, à savoir la Compagnie Ivoirienne de Coton (COIC), la Société d’Exploitation de coton d’OLAM (SECO), la Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Textiles (CIDT), Ivoire Coton et Global Cotton.
Afin d’assurer la bonne exécution des contrats qui lient ces sociétés aux producteurs, le FIRCA, pour le compte de INTERCOTON, a respectivement posé sa valise dans les localités de Morondo, Kouto, Sikolo, Tafiré et Bouaké. Durant 5 jours, l’institution de financement agricole avait pour mission de recueillir les avis des sociétés cotonnières et surtout des producteurs sur le déroulement de la campagne cotonnière 2023-2024.
En effet, la campagne 2023-2024 n’a pas été à la hauteur des espoirs placés en elle. Alors que l’Etat de Côte d’Ivoire ambitionnait un rendement de 1,2 tonnes à l’hectare, le rendement moyen obtenu est en deçà de 900 kg/ha. Une situation qui ne reflète pas vraiment tout le travail abattu par les producteurs. « C’est vrai qu’il y a une légère progression par rapport à l’année dernière, mais ce n’est pas l’objectif qu’on visait pour cette campagne. », a expliqué le Chargé de Programmes Coton au FIRCA, M. Ehouman Anderson, ajoutant que « Partout, ce sont des paysans insatisfaits avec de grandes attentes que nous avons rencontré. ».
Les raisons de ce faible rendement sont la non-maîtrise de certains ravageurs, bien que les jassides aient été mieux contrôlées que durant la campagne précédente, et la forte pluviométrie enregistrée pendant la récolte. Mais pour INTERCOTON, ce n’est que partie remise. Car en dépit de ce rendement, le pays peut encore compter sur des producteurs motivés à repartir à la tâche, en intégrant les recommandations des conseillers agricoles.
Selon son représentant, M. YEO Miéfongoba Anicet, « Cette situation attire notre attention sur le fait qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire aux niveaux de tous les acteurs de la chaîne de valeurs. Notamment sur certaines préccupations fondées qui ont été exprimées au cours des ateliers. L’étape suivante pour INTERCOTON sera de les passer en revue et d’initier l’action selon les priorités et les moyens dont nous disposons ».
En outre, les producteurs et responsables d’Organisations professionnelles agricoles (OPA) n’ont pas manqué de faire un plaidoyer, singulièrement pour une baisse du prix des facteurs de production, afin d’amortir l’effet de la « mauvaise campagne » écoulée sur leurs conditions de vie. « Les prix des intrants, des herbicides, des engrais sont élevés. Nous lançons un cri de cœur l’Etat, pour nous aider à revoir ces prix à la baisse, afin que nous puissions nous en
sortir, malgré les dettes contractées avec les sociétés cotonnières », a exprimé M. Koné Sindou, cotonculteur et responsable de coopérative à Morondo.
Dans les cinq localités parcourues, les cotonculteurs ont aussi réclamé la communication des prix des facteurs de production : engrais, insecticides, herbicides, régulateur de croissance et autres avant le démarrage de la campagne, afin de leur permettre de contrôler leurs dettes.
Il s’agit d’une « question de transparence » qui va être portée sur la table des décideurs, afin de prendre les mesures adéquates, a rassuré le représentant du MEMINADERPV, M. Kouadio Donatien. C’est sur cette note d’espoir que la mission a pris fin, le samedi 11 mai, à Bouaké.